Ça fait longtemps que ça nous trottait dans la tête, nous plongeant dans les obscurs méandres de la réflexion sans que ça nous avance d’un pouce il faut bien l’avouer. Mais les rumeurs se faisaient persistantes, donc on ne peut vous cacher que le sujet revenait régulièrement sur la table et posait débat : pour ou contre ? Et nous, de ne toujours pas arriver à trancher. Mais il fallait bien un jour arriver à le faire car ça devenait délicat surtout quand votre préférence va plus à la position ferme qu’à l’indécision.
AU DEBUT IL Y A LA RUMEUR
Et ça ne part de rien souvent. D’une question en apparence très anodine, de celles que tu balances autour du petit café du matin, histoire d’alimenter la conversation : « Hé au fait, il parait que la Méhari, il existe une version électrique». On vous épargne les quelques détours qu’a pris la discussion avant d’arriver au cœur de notre sujet (ndlr : pour faire court car on préférerait les oublier, on a essayé d’éviter de parler de la pseudo Méhari qui est en fait un C4 électrique, et de la Blue Summer de Bolloré) mais notre point de vue devait se forger à ce moment-là sur des oui dires se focalisant visiblement sur un détail d’importance : le manque d’autonomie. En effet, dans son argumentaire, notre interlocuteur nous avance une donnée qui fait poids : pas moyen de faire plus de 40 km avec l’engin. Ca calme, effet bus de face. En effet, si peu de bornes en terme d’autonomie, autant dire qu’on classe vite le concept au rayon des voitures « pour aller chercher la baguette ».

ET PUIS LA VIE SUIT SON COURS
A ce stade-là, on passe vite à autre chose, on s’en retourne à nos bonnes vieilles thermiques adorées, nos team buildings et nos mariages. Pas de soucis, on a vécu sans jusque-là, on peut continuer à manipuler des boites manuelles et rouler au ronron de nos belles. Et le temps s’écoule tranquillement, mais c’est sans compter Instagram, une fois encore, qui durant une suffocante journée d’été, nous révéla au travers de son fil d’actu quelque chose de très intéressant : sous nos yeux, une Méhari qui n’en était pas vraiment une, et qui était vraisemblablement construite quelque part en France. Mais qu’est-ce que c’est-il donc ? Telle était la question. Car la sellerie nous interpelle en premier : profil de type camping, plus haute que la normale, puis l’armature tubulaire de toit, loin de l’inox classique et dont l’architecture est différente de celle à laquelle nous sommes habitués. Est-ce donc du custom ? du home made ? Le temps de pister les indices présents dans le post, et sur le compte qui publie, on a vite la réponse à nos questions. Les auteurs du délit ne sont autres qu’une entreprise auvergnate : Méhari Loisirs Technologie, à l’origine d’une nouvelle génération de Méhari : la E-Story.

MAIS IL FALLAIT BIEN ECLAIRCIR QUELQUES DETAILS
Aussi, on se met en quête d’infos : visite du site de ladite société, on mange la doc technique : autonomie, options, type de batteries, tout y passe. Mais il demeure qu’on ne l’a pas devant nous, en vrai, on peut pas toucher, voir… Ben ouais, c’est comme les fringues, quand t’achètes un pull c’est quand même mieux d’avoir le chiffon dans les pognes pour aviser de la came que t’envisages de raquer. Jurant que frustration n’aura pas notre peau, décision est prise de passer un coup de bigot afin de voir si il y a moyen de tester le bolide. Un fructueux échange téléphonique plus tard, rendez-vous était pris pour un essai. On allait enfin voir et tester ce qui prend la forme, certes confidentielle, d’une petite révolution dans le monde de la voiture de collection mais aussi de la voiture tout court. Bah oui, de mémoire, vite fait, au débotté : t’en connais toi des Tractions électriques ? Des 203 qui roulent au 220 ? Des Panhard avec une prise ? Te fatigues pas, et ce, pour une bonne raison : on connait la réponse.

ET LA RUMEUR FIT PLACE A LA REALITE
Nous voilà donc à Le Pouzins, au siège de Méhari Loisirs Technologies, loin de la zone industrielle et commerciale à laquelle, on ne sait pourquoi, on s’attendait à la trouver, au détour d’une énième allée A, B, C ou D, sous le toit d’un vaste hangar situé entre une succession d’autres hangars. Le siège de la société est en effet niché dans ce petit village ardéchois, véritablement sur les bords du Rhône, le long de la voie ferrée et baigné par le calme, dans un batiment d’un étage orné d’un devanture rouge visible de très loin. A notre arrivée, des Méharis sont stationnées devant l’édifice, tel un comité d’accueil. Rencontre avec le maitre des lieux qui après les amabilités de rigueur, nous propose d’essayer directement la bête pour mieux nous la présenter.



RENTRE DIRECT DANS LE VIF DU SUJET
Et là, c’est de suite un autre monde. Un tour de force a été opéré dans l’habitable et la planche de bord, ce qui relève déjà de l’exploit : plus de cendrier, mais surtout plus de levier de vitesse ! Ça crée un vide quand même. Les rapports devenant automatiques, celui-ci devient un comodo placé à droite du volant, derrière le contact. Comme pour beaucoup d’électriques ou hybrides actuelles, choix a été fait de proposer (en option) plusieurs modes de conduite. Le choix se fait en temps réel, via des switchs à gauche du volant. On verse une larme pour notre tant aimé compteur classique type Jaeger, qui a disparu pour laisser la place à un petit LCD, sur lequel on peut retrouver la vitesse, le niveau de batterie ainsi que les kilomètres parcourus. Et comme on vit vraiment une époque formidable, y’a même moyen de se faire installer un autoradio, mais attention : étanche et bluetooth le bazar ! La fameuse sellerie est limite un choc culturel ! Pour quiconque est habitué aux bons vieux classiques rembourrés, un temps d’adaptation est préconisé, parce que l’air de rien, ça fait un peu hamac au début, surtout pour la banquette arrière. Z’ont même mis du tek au sol à la place des nos bons vieux tapis en caoutchouc noirs ! Un autre monde on vous dit.
MAIS DES QUE LE PIED POUSSE LA PEDALE
Ben ça envoie quand même très fort ! On a perdu le bon vieux boucan du moteur Citroën, mais on a gagné le doux sifflement typique d’un moteur électrique, c’est pas négligeable, du moins pour les oreilles. Et surtout ça répond plus que très bien. Vitesse de pointe : 95 km/h, on est peu ou prou très proche des performances de la thermique. Passés les a priori et une fois sortis de notre zone de confort de conduite habituelle, le constat est là : on commence mine de rien à kiffer l’engin ! Restait néanmoins une question en suspens, le nerf de la guerre : l’autonomie. On nous annonce 100 km. Là de suite, nous v’la soulagés, on peut se détendre, surtout que celle-ci peut être rallongé de 30 km via une super batterie. Revenus au point de départ, on fait le tour du bolide avec notre hôte qui nous détaille, et ce qui a du être modifié, et ce qui a été adapté pour l’homologation, qui semble s’être approché véritablement d’un parcours du combattant. Car en effet, l’objet que nous avons devant nous a demandé 6 ans de labeur et de multiples versions avant d’arriver à l’alchimie administrative et technique idéale.

UNE AFFAIRE DE FAMILLE AVANT TOUT
Evidemment après tout cela, de la Méhari d’origine il ne reste qu’un peu de l’enveloppe d’origine, sa silhouette dira-t-on. Ce que nous, nous appelons «l’expérience » lorsque l’on évoque la conduite d’une Méhari ne s’applique pas à cette relecture du modèle, car ne l’oublions pas, c’est avant tout une E-Story avant d’être autre chose. Un choix mais une réelle volonté de trouver le juste milieu entre héritage et modernité. Une affaire de famille menée avec cœur et passion, car historiquement, Méhari Loisirs rénove et vend de la Méhari depuis longtemps déjà, bien avant de se lancer ce nouveau défi qu’est l’électrique. De note côté, on a pris le parti de la considérer comme une nouvelle génération qui mérite sa chance. Et puis elle nous offre une belle page blanche à remplir avec plein d’histoires à mettre dedans… C’est pour cela qu’on vous propose de vous donner rendez vous début 2019 pour le faire au volant de la nôtre. Que voulez vous, on a pas résisté…
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