Le cours de l’histoire est souvent injuste avec ses contributeurs. Quand beaucoup aimeraient à y accoler leur noms, d’autres y ont laissé une trace indélébile sans réelle volonté de le faire, cherchant souvent en premier lieu à changer le monde et leur époque. Le fil du temps aidant, beaucoup seront appelés mais il y aura peu d’élus. Et les exemples sont foisons.

Ainsi, en parcourant les archives de l’automobile afin de se documenter sur ce temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, et plus précisément sur le parcours de notre chouchoute : la Méhari, nous sommes remontés à la source de beaucoup, mais beaucoup de choses aujourd’hui oubliées. Parce que des concurrentes, la cocotte, elle en a eu ! Mais qu’est-il donc advenu de tous ses projets sortis par les marques pour travailler la concurrence sur son terrain, en avance sur leur temps ? Et en l’occurrence et pour être plus précis, qui se souvient de la  Fiat Jungla ?

La création de la Fiat Jungla

Crée en 1964 par Gianni Agnelli en personne, la Fiat Jungla (pour Giungla : jungle en italien) est tout d’abord pensé comme véhicule militaire léger, pouvant être stocké dans un avion type Transall C 160 afin d’être parachuté en toute circonstances et servir à un déplacement rapide des forces armées au sol. Les anglais auront le même type d’idée 4 ans plus tard et ça donnera la Mini Moke avec bizarrement un air de famille. Le premier prototype fut présenté au Salon de l’Automobile de Turin en 1965.

Plusieurs voitures en une !

Partant de la base du châssis de la célèbre Fiat 600 de 1955, le véhicule est un patchwork de pièces de provenance de tous les modèles. En effet, le cahier des charges établi par Fiat et l’Armée stipulait que, de par sa vocation première de véhicule militaire, toutes les pièces devait être disponibles et changeables rapidement. Ainsi au-delà du châssis, la Jungla empruntera aussi par exemple à la Fiat 600, sa boite de vitesse et son moteur, quand son différentiel viendra d’une 600 Multipla, ses roues et le train arrière d’une 1100-103.

Le tableau de bord quant à lui se contentera de l’essentiel comme ses concurrentes. Ainsi, on y retrouvera un tachymètre, des témoins de pression d’huile, de carburant, de température de liquide de refroidissement ainsi que les commandes de phares. La boite de vitesse est quant à elle dotée de 4 rapports pour une estimée de pointe, estimée à 95 km/h, donnée constructeur.

Pensée par et pour l’Armée

Hé oui, et cette dernière utilisera longtemps la Jungla mais cette dernière fera aussi une belle carrière à l’Office des Forêts Italienne, chez les Carabinieri ainsi qu’auprès de la société d’état Enel et Stipel, qui seront les principaux clients du modèle.

Elle fera même des émules en inspirant quelques audacieux monégasques qui la revisiteront pour créer en quelques exemplaires la Fiat 600 Kelly, en hommage à la Princesse Grace.

Après 3200 exemplaires vendus, la production en série s’arrêtera en 1974 après 9 ans d’exploitation du modèle.

Vous pouvez retrouver un article de l’Auto Journal, datant de 1969, qui relate le test comparatif de la Citroën Méhari, du Fiat Jungla, et du Renault 4 Plein Air ici : http://blog.doctissimo.fr/phedor/bancs-essai-journal-220253/sixties-flower-power-11014581.html

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