On ne va pas se l’cacher, aujourd’hui Internet et les réseaux sociaux font partis de notre routine, parfaitement intégrés dans notre quotidien. Nous aussi, on suit, comme ça, vite fait, tel un œil furtif jeté par curiosité par-dessus une épaule, option dilettante. Evidemment, entre le site internet, la page Facebook, la story Instagram, les posts Twitter, les épingles Pinterest, la dernière appli konsépaencorakoielsert, la chaine YouTube et j’en oublie, ce serait mentir que de vous dire que nous ne nous sentons pas quelquefois comme Roger Murtaugh (1), autant que de vous avancer que nous n’y accordons aucune importance.

Pourtant, toute cette virtualité nous réserve parfois de belles surprises.


Et cette fois, c’est Instagram qui nous l’a offerte. En effet, vous n’êtes pas sans imaginer que dans notre culte immodéré de la Méhari, et par extension de voitures vintage ; et ce milieu étant selon le terme dédié en marketing : une niche, comprenez une petite communauté fanatique prête à tout pour assouvir sa passion, on se surveille les uns les autres surtout quand on est dedans H 24. Sans malveillance aucune, entendons-nous ; mais on regarde plus ou moins qui fait quoi, avec qui, quand, comment. Donc forcément, on suit, on follow, on like, on met des pouces bleus. Pas besoin donc de beaucoup chercher pour comprendre que pour notre part, ça tourne vite autour de la mécanique, des bagnoles de collection et des voitures vintages. Et récemment, comme un clic mène souvent au tas de sable, nous avons fini par atterrir sur un compte Instagram qui nous a complétement et littéralement fait bloquer. Et c’est à la vitesse d’un doigt slidant sur l’écran d’un Smartphone pour parcourir le fil d’actu instagramien, que nous avons découvert Etienne. Pour être précis Etienne Musslin pour l’état civil de la municipalité où a été construit l’Hôpital dans lequel se situait la Maternité qui l’a vu voir le jour. Et ce gars-là nous scotche littéralement. 

 

Comme on commence un petit peu à se connaître…

Je vous vois déjà arriver avec une question pouvant se résumer le plus simplement du monde à : Pourquoi ? Ben parce que le gars, à l’heure où votre obligé rédige ces quelques lignes le concernant, hé ben il traverse les Etats Unis en voiture. En voiture, oui Monsieur, oui Madame, mais pas dans n’importe quelle voiture !! Et j’anticipe encore une fois votre réaction, ho lecteurs trop prévisibles que vous êtes, sachant que vous allez me balancer, le tout en employant un ton agacé suivi d’un soufflement d’exaspération, mais en chœur : « je sais, je sais, une Méhari !! ». Et moi de vous répondre par un bon gros : « Oui ». Bon si on s’en tient à ça, jusque-là, pas de quoi nous espanter. Mais je ne me gênerai point pour enchaîner sur un « mais pas n’importe laquelle ». Et c’est là que tout devient intéressant, car il le fait au volant d’une série quasi introuvable aujourd’hui : celle qui tenta de débarquer aux USA au milieu des années 70 pour étendre son terrain de jeu « worldwide » !

 

Ça mérite une petite parenthèse

… Historique bien sûr… Car en effet, la Citroën Dyane 6 Méhari, forte de son succès de ce début des années 70, va bien chercher à voguer sur la tendance des voitures de plein air type Buggy qui est train d’exploser dans le même temps outre atlantique, côté Californie. La marque aux Chevrons, qui n’a peur de rien, repassera donc un coup de crayon sur le design de la bête avant de l’envoyer non pas se faire dorer la pilule mais passer les tests d’homologation avant la mise sur le marché. Ainsi, et entre autres, Les optiques de phares, principaux sujets du relifting, deviennent donc  beaucoup plus grosses qu’à l’origine,les pares chocs arrières sont eux aussi révisés, les clignotants quant à eux rejoignent les côtés au-dessus du pare choc. Mais ce sera un flop, et Citroën devra donc se contenter donc du marché européen sur lequel elle continuera de se battre contre ses concurrents jusque dans les années 80.

 

Parlons peu, parlons bien

Au-delà donc de l’attrait immédiat, dû à 99% à l’effet : « parce que une Méhari » somme toute, avouons-le, très réducteur, on s’est vite aperçu qu’il y a avait autre chose derrière. Effectivement pour l’exemple, prenez votre smartphone, ouvrez l’appli Instagram, et pour aller plus vite, tapez Méhari, vous tomberez vite sur beaucoup de comptes, et beaucoup de photos « lifestyle », c’est-à-dire « pseudo » prise sur le vif, in situ, ambiance : « voici une voiture qui a vécu », « mets le chien dans la voiture, ça va faire bien, je rajouterai un filtre après… ». Aucun souci avec ça bien au contraire, puisque c’est en soi un concept, et surtout LE concept qui a fait de l’appli ce qu’elle est et puis tant qu’on y est, nous aussi on le fait, donc… Mais les photos d’Etienne détonnaient un peu avec le reste. On voyait bien, même avec un œil non expert et usé comme le nôtre, ambiance 4/10 au droit et 6/10 au gauche, qu’il y avait un travail derrière les clichés, une histoire : c’était bien cadré, équilibré, loin de certains filtres d’application qui tentent de faire passer un trav roumain du bois de Boubou pour Miss Univers. Ça racontait une histoire et faisait pas que vendre du rêve photoshoppé. On s’est donc un petit peu renseigné sur le Monsieur, et on a découvert quelqu’un de passionné visiblement au-delà des limites du raisonnable.

 

Beaucoup plus qu’un passionné

 

Visiblement en tout cas, car voici en quelques lignes le CV du gazier, mid trentenaire visiblement épanoui : créateur et rédacteur en chef du magazine : Planète 2CV, créateur et directeur artistique des blogs et sites : Super 2CV, 2CV Médias, auteur de livres sur la Deuche : incroyable 2CV, photographe spécialisé dans le motorsport vintage, avec un énorme penchant pour tout ce qui est Citroën, et plus précisément la 2CV (au cas où l’auriez pas déjà soupçonné). Vous le trouverez d’ailleurs crédité en bas de ce billet et sur nombre de sites en rapport avec la Deuche, parce que quand même qu’elles sont un peu chiadées les tofs ! Après ça, là, j’ai envie de te dire que c’est plus de la passion, c’est de l’addiction pure et simple. Des mags, des bouquins, de la photo, et que sais-je encore. Mais au-delà de tout ça, il y a quand même quelque chose qui transpire du curriculum et des travaux de ce garçon, c’est cet amour de la vieille bagnole et cette envie de la partager, d’avancer, de transmettre, et de faire de nouvelles choses, en se mettant volontairement au service de cette même envie, tel un passeur de flambeau. On aurait voulu vous en dire plus sur lui, limite vous délivrer une interview que l’on aurait réalisé afin de vous faire certainement découvrir quelqu’un de rare, un personnage comme on en rencontre, de ceux dont tu ne te lasses pas d’écouter les aventures, qui nous aurait parlé de son passé, son parcours, ses expériences et de la multitude de projets qu’il est en train de mettre en place. Malheureusement, nous n’en savons pas plus à l’heure actuelle, nous n’avons fait que suivre jour après jour son périple à travers le nouveau continent qui a commencé le 11 septembre dernier et s’est visiblement achevé, 
puisqu’aux dernières nouvelles, la Méhari version US avec laquelle il a fait son road trip américain, se faisait rapatrier en France. Donc en attendant ce rendez-vous qui n’arrivera peut-être jamais, profitez-en pour guetter les traces que laisse Etienne sur la toile, au travers de ses blogs, de ses livres, de ses photos, qui font références dans la communauté. Parce que respectueux que nous sommes, c’est sur son travail que nous voulions avant tout mettre la lumière.

 

(1) : Personnage de fiction issu du film «L’arme fatale ». Sidekick de Martin Riggs, interprété par Mel Gibson, .proche de la retraite, et souhaitant atteindre la quille sans encombre, il fait équipe avec la tête brulée/risque tout qu’est Riggs, qui l’entraine dans des situations périlleuses durant lesquelles il prononce une phrase devenue culte comme le film aujourd’hui : « je suis trop vieux pour ces conneries »

 

Crédits Photos : Etienne Musslin

Join This Conversation